Dans les feux tricolores, les marchés, les gargotes et autres lieux publics, ils déambulent à longueur de journée. Bol en main ou relié à une corde, ces bouts d’homme grossièrement vêtus, mal nourris et crasseux, sollicitent la générosité des passants.
A l’instar des villes comme Parakou, N’Dali, Kandi et Malanvile, les enfants dits « Enfants Talibés » sont aussi présents dans nos villages. A Derassi, dans la commune de Kalalé, sous ordre de leur maître coranique, ils se livrent à la mendicité en se présentant soit devant les bonnes dames qui vendent à manger, soit aux usagers du marché et parfois vont jusqu’à faire des jobs (corvée d’eau, ramassage des bagages des commerçants, balayage des places de vente, etc….). Bref; ils sont livrés à eux-mêmes en déployant leurs énergies au profit de leur maître coranique.
Rapproché, cet enfant n’est pas allé par quatre chemins pour décrire la situation qu’ils traverse avec ses amis. « On nous réveille tôt les mations vers 5h30 ou 6h pour apprendre d’abord à lire le coran, puis on nous soumet aux activités domestiques dans lesquelles les uns nettoient la cour de la maison et d’autres vont à la corvée avant de nous livrer à la mendicité au niveau du marché de Derassi qui s’anime chaque mercredi »; racontait un enfant Talibé rencontré à Derassi.
La situation des enfants Talibé mérite d’être prise au sérieux aussi bien par nos élus locaux que les autorités au niveau supérieur de notre pays.